LE GÎTE DE MES SOUVENIRS
Je me réveille lentement dans un lit qui me paraît familier. En sursaut, j'observe la chambre puis je souffle de soulagement. Je suis en Alsace, plus précisément à Helfrantzkirch, au gîte nommé « Le Poulailler de Marcel ». Je sors des draps, scrutant mon corps recouvert d'une chemisette bleue. Je relève le bas et je découvre mes pieds dont l'un des pieds à une bosse due à une malformation. Suis-je en train de rêver ?
Je sors de la chambre et je me tourne vers la première salle à droite. Une autre chambre où mes parents dormaient jadis. Je me rends ensuite aux toilettes puis à la salle de bain. J’observe. Je vois mon reflet, une fille de seize ans se tient devant moi, les sourcils plissés. Je marche jusqu'au salon et je regarde par la fenêtre.
Le jardin qui s’offre à ma vue est d’une grande étendue. Au centre, se trouve à première vue un homme. Mais plus je le regarde, plus les formes apparaissent. C'est un géant épouvantail vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise rouge. Ses cheveux ont la couleur dorée de la paille. Le bas de son pantalon ainsi que les manches sont fourrés de paille pour donner du volume. Au-dessus de ses cheveux d'or se trouve un chapeau.
Mon regard se déplace vers sa droite où est accroché à une branche un hamac. Longtemps je me suis assise dessus pour lire, à l'ombre, au calme. Je lève les yeux vers les deux arbres, dont l’un soutient une vieille balançoire. L'autre arbre nous servait à jouer à Tarzan, sur une liane en corde remplie de nœuds.
Je lève légèrement mon regard vers un petit chemin qui mène derrière des buissons, puis vers ce qui se trouve en contrebas de l'épouvantail. Ce sont des buissons fleuris, taillés en forme de « S ». Plus bas, deux tables sont entourées de chaises. La plus grande pour les adultes, la plus petite pour les enfants. Le barbecue fume encore. Je remarque alors un chat noir. Nos regards se croisent puis il file avec sa proie dans la gueule.
Je me dirige vers la radio que j'allume. J'y insère un CD de Carla Bruni et je monte le volume afin de l'entendre de loin. Je descends les escaliers et je me retrouve devant un second salon. La télévision est allumée, diffusant l’émission « Secret Story ». Je l'éteins au plus vite et je poursuis ma visite. J'entre dans une imposante salle de bain. Je tire les tiroirs un à un mais ils sont tous vides. La trousse de maman n'est plus là. Je me dirige vers la chambre de tonton Marc, vide, puis vers celle de papi et mamie, vide aussi. Je fais demi-tour, je longe la cuisine et je tourne le poignet de la porte qui mène à l'extérieur. Je viens prendre possession du hamac. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes. Je m'endors, où peut-être est-ce le contraire ?
Comments