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L'ESPOIR


Une jeune fille était postée à la fenêtre du salon. Elle attendait, éperdument, ses parents. Jack avait beau lui répéter qu'ils ne reviendraient pas, elle y croyait encore. Elle passait ses journées à compter. Elle en était au jour 34. De ma table, j'admirais son courage, si persistante. Elle jouait un rôle important dans ma façon de penser. Plus que mon pilier, elle était devenue ma raison de vivre. Au fur et à mesure des jours, ses cheveux prenaient de la longueur. Elle avait tendance à les garder détachés.


Après avoir jeté un regard à Jack, je m'étais levé et m'avançais vers elle. Timidement, je me mis à lui tresser les cheveux. Curieusement, elle ne me repoussa pas. Elle avait une façon de regarder l'extérieur. Au jour 34, j'avais déjà abandonné, même au jour 5. Mes parents m'avaient lâchement vendu à l'orphelinat où nous nous trouvions.


Lentement, elle tourna la tête vers moi, m'obligeant à arrêter mon activité. Elle me sourit et redressa mon visage de sa main. De ses lèvres, je pouvais lire « Sois forte ». Je supposais qu'elle parlait de survivre à la vie, chose qui pouvait être tout à fait comprise. Elle me tendit alors une photo d'elle et de ses parents. Ma réponse fut celle que tout enfant aurait dit : « Où sont tes parents ? » Lentement, elle tourna la tête vers le ciel.


Je m'étais reculée, prise de stupeur. Non, c'était impossible. Elle attendait alors qu'ils ne reviendraient jamais. Elle me prit la main et la serra. Ce geste fut pour moi réconfortant. Son sourire persistait sur son doux visage. Je ne comprenais pas son attachement à la patience. Jack vint s'interposer, se demandant sûrement ce qui se passait. Un regard interrogateur nous sonda puis il se détendit. Je lui donna alors la photo. Son regard revint sur moi. Les gestes étaient trop lourds à faire. La fille montra une nouvelle fois le ciel. La photo chuta au sol, face cachée. La jeune fille la ramassa. « Vous savez, tous ceux qui s'aiment se retrouveront un jour. »


Une larme s'échappa de mes yeux. Elle avait raison. J'avais beaucoup entendu les problèmes d'argent de mes parents. Mais au moins, les miens étaient vivants. Je la pris dans mes bras et elle pleura.


Cette fille devint alors mon espoir.

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