CHEMINS CROISÉS

Elle venait rendre visite à sa douce amie Clara

Belle et parée pour une soirée de gala

Un monde de luxe et de lumières éclatantes 

Où rires et musiques chassent les pensées inquiétantes 

Je rentrais chez moi, malade et fiévreux

De ce rendez-vous avec le dentiste scrupuleux

Je me surpris à faire des bruits de bouche

Pour calmer l'absence de cette dent farouche

Les bruits de salive de l'inconnu la suivaient

La peur grandissait, son cœur tambourinait

Son sac serré contre elle, elle pressa le pas

Voulant fuir des pensées qui la mettaient en émoi

Je parcourais, sans la voir, le même chemin

Respirant malgré moi les effluves de son parfum

Pourquoi fuyait-elle ainsi, si pressée et apeurée ?

Peut-être fuyait-elle ce soleil chaud d'été ?

Une sueur froide coulait le long de son dos

Comme un fantôme apeuré, elle cherchait le repos

Le cœur battant, elle crut l'entendre s'éloigner

Mais l'image de sa peur refusait de s'effacer

Soudain, je compris sa terreur, sa détresse

Elle était une femme, fragile forteresse

Moi, un homme ordinaire, pressé et solitaire

Face aux pensées inquiètes de son imaginaire

Elle l'entendit ralentir et changer de direction

Pour ne plus troubler sa paisible évasion

Elle n'était plus qu'à quelques pas, méfiante

De tourner la poignée d'une maison rassurante

Je la vis tourner un regard furtif vers moi

Je lui lançai un sourire timide et maladroit

Aucune intention de faire du mal aux femmes

Ce comportement vigilant me mettait en drame