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CAMBRIOLAGE EN ÉCOLE


Assise contre le mur, elle murmure quelque chose à l'oreille de son frère. Elle doit le rassurer au vu de la situation. Elle a avec elle tous les petits de ma classe. De la classe dont je suis professeur. J'avais la CE1 quand nos vies ont basculés. Élève de CM2, la jeune fille était tout de suite venue sur les lieux en entendant les coups de feu, bravant le regard des hommes vêtu de noir.

Haut comme trois pommes, elle a plus de courage que moi. Ou peut-être que son frère est sa motivation. Je dis "peut-être" pour me rassurer. Dans tous les cas, je sais qu'elle est connue au sein de classe de part son lien avec Arthur, son petit frère. C'est une sorte de "maman". Comme quoi, ce n'est pas parce qu'on est grand que les personnes se sentent en sécurité. Lily est pourtant de nature timide. Elle garde fermement son frère dans ses bras, le berçant avec beaucoup de délicatesse.

C'est alors qu'un des hommes en noir entre dans la pièce. C'est un grand calme qui plonge dans la salle. Et en quelques secondes, certain de mes élèves se mettent à pleurer. Le soleil éclatant à l'extérieur me rappelle le contraste, comme la joie qu'on avait eu au début de l'heure. Lily sert un peu plus Arthur dans ses bras en voyant l'homme arriver dans sa direction.

Je suis près de la porte. Dois-je fuir ou dois-je rester ? J'ai peur. Et plus j'ai peur, plus je tremble. Mais aussi, plus le temps passe et moins je me décide.

L'homme en noir passe sa langue sur sa lèvre inférieure avant de tirer le bras de la CM2. Malheureusement pour lui, Lily ne se laisse pas faire. Jetant un regard à mon niveau, un regard rempli d'aide, je décide de me lever. Lui criant de la lâcher, il se tourne vers moi en haussant un sourcil. Les ailes qui venaient de pousser viennent de s'effondrer. Je tente de m'exprimer une seconde fois mais des mots incompréhensibles sortent de ma bouche.

L'homme en noir s'esclaffe de rire et se rapproche de moi. Petite Lily s'élance sur l'homme et petit Arthur le frappe à coup de compas pour tableau. Il étouffe un cri et se retourne vivement. La CM2 lui tire les oreilles avant de se faire violemment éjecter contre le mur. Je prends alors le cahier d'appel pour le frapper avec. Comme si le triste sort de Lily a réveillé ma classe, mes petits se jettent sur l'homme en noir. Il se débat puis tombe à terre rapidement. 23 petits contre un homme. Fière de mes élèves, j'achève l'homme en l’assommant avec le compas qu'Arthur tenait.

Dans la seconde qui suit, tous les élèves s'écartent de l'homme et quelque uns s’approchent de Lily qui pleure à cause de son coude qui saigne. Déchirant une manche de mon sweet, je lui bande le coude et la félicite pour son plus grand courage.

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