CE REVE
Je marche, à côté de mon cheval. Je reviens d'un cours plutôt fatiguant et je n'ai qu'une hâte, bien le brosser et me laver. J'accroche l'animal à une barre grâce au licol. Par la suite, je commence à enlever la selle et les tapis que je pose à cheval sur la barre. Je me retourne pour attraper une brosse mais un homme me surprend. Il me fixe avec intérêt. Un intérêt qui me fait froid dans le dos. Il me prend par le bras et m'entraîne dans un box. Un hoquet de peur sort de ma bouche. Les choses se passent si vite. Il tente d'enlever mon haut et mon bas mais je le repousse avec férocité. Mon corps m'appartient. À chaque fois que j'arrive à me libérer de son étreinte, il me ramène à son corps. Une fois que je lui ai échapper, j'abandonne le cheval à son triste sort et je cours sans me retourner.
Quelques secondes après, je me retrouve devant un restaurant. Le restaurant où je travaille. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je mange avec ma famille. Je passe devant le patron et je lui indique une simple phrase : « Je pourrais porter plainte contre tentative de viol. » Sa réponse était tout aussi surprenante puisque nous n'avons aucune familiarité et il n'était pas là au moment de l'action. « Je sais, je t'ai entendu te débattre. »
Je ravale ma salive et je m'approche de la table de ma famille. Seuls mes parents et ma sœur s'y trouvent. Mon frère est sûrement au travail. Je m'assoies et je lance un regard triste à ma mère. Un regard inconscient puisque je n'aime pas la rendre inquiète. Elle m'adresse une question : « Que t'arrive t-il ? » Je lui réponds à côté et puis, pourquoi en parler ici à table ? De plus, j'ai honte. Honte que mon corps ai pu se faire humilier ainsi. « Je suis fatiguée. » Elle hoche la tête mais je sais qu'elle a compris que je mentais. Un mensonge qu'elle voudra percé.
Le reste de la journée passe et bientôt, la nuit arrive. À mon réveil, je me rends compte que je tiens mon journal intime et que j'ai écris ce qu'il m'est arrivé. Je n'ose pas relire dans l'intégralité. Je survole, je lis en diagonal les premières lignes. Je soupire et je ferme le journal avant de le poser sur une étagère de ma chambre. Je descends des escaliers pour retrouver le salon. Maman m'apprend le décès d'un homme dans le journal national. Et ce n'est pas n'importe lequel. C'est l'homme qui a tenté de me violer. Je reconnaîtrais son visage parmi une population entière. Je frissonne de dégoût puis je me pose des questions sur sa mort. Trop à mon goût. Après tout, il est mort, il ne reviendra pas. Je suis libre.
Dans l'après midi, je décide de sortir avec des amis. Je décide de revivre après cette tragédie. Nous sommes au bowling et les règles ne sont pas les mêmes partout. La femme qui nous accueille nous connaît. Par conséquent, elle décide qui joue et qui est en remplaçant. Sans trop comprendre, je suis remplaçante. Sous mon air interrogateur, elle m'explique que je joue mal. Je souffle puis je me tourne vers les autres remplaçants.
Mon sang ne fait qu'un tour. Il est là, l'homme qui était censé être mort. Il est là alors que je voulais repartir, revivre. Je m'approche rapidement d'un de mes amis que je prends dans les bras. Mon ami me sourit et me caresse les cheveux. Je regarde par dessus son épaule. Il a disparu mais il était bien réel.
Dans la soirée, je fais un peu de ménage dans ma chambre pour me changer les idées. Ma sœur, toute curieuse, rentre dans ma chambre. Mon journal intime, posait malheureusement en évidence, lui fait mouche. Elle se jette dessus mais je lui supplie de ne pas l'ouvrir. Elle décide tout de même de l'ouvrir. Elle fronce les sourcils au fur et à mesure de la lecture. Je suis trop faible pour l'arrêter mais j'ai aussi besoin de ses conseils. Que faire ? Elle me rend le journal intime et je remarque des commentaires qui n'étaient pas là ce matin. Des commentaires qui ne sont pas de moi. L'écriture est masculine et les écrits de cette personne sont horribles à lire. Il explique comment il aurait aimé que la situation se passe. Je lève des yeux apeurés vers ma sœur. « Tu devrais le dire à maman. » Je hoche la tête, elle a raison.
La peur au ventre, je m'avance vers la salle de bain de maman et je lui explique ce qui s'est passé. Elle prend rapidement les choses en main. Elle ma rassure comme une mère et elle me dit qu'on le retrouvera. Elle me croit sur sa « résurrection ».
Il se passe plusieurs jours, 5 jours pour être précise. Nous sommes samedi et c'est mon jour d'équitation. Je viens de terminer mon cours et je m'apprête à attacher mon cheval lorsque je le vois. Lui, cet homme. La peur revient subitement. La peur est tellement présente que je me réveille. Je me réveille de ce long rêve qui signifie tellement de choses…
J'envoie rapidement un résumé à ma mère afin qu'elle m'explique. Elle m'indique qu'une personne de sexe masculin détient une influence sur moi. Le cheval signifie la liberté et cette influence obstrue ma liberté. Elle raconte aussi que le journal intime, écrit sans que je le vois dans mon rêve, explique que je peux contrer cette personne. Maintenant, j'ai un nouveau but. Trouver cette personne et détruire mes chaînes.