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JE SUIS UNE FEMME ÉTEINTE


Je vis avec mon mari depuis longtemps et il est quelqu'un d'instable. Mais je l'aime. On s'est rencontré alors que nous n'étions qu'au lycée. Nous nous sommes fiancés cinq ans plus tard, le même jour où nous avons emménagé ensemble.

En jouant notre vie de couple à merveille, il m'a demandé en mariage. Et j'ai accepté. Ses sauts d'humeur font encore partie de mes journées habituelles.

Puis j'ai entamé plusieurs fausses couches. À partir de la seconde, on aurait dit qu'il ne m'aimait plus. Il ne me touchait plus, ne me regardait plus. J'avais compris que, pour le garder, je devais concevoir un enfant. Quand je lui ai dit mon vœu le plus cher d'avoir un enfant avec lui, il s'est remis à m'observer avec sa tendresse, de me câliner avec douceur.

Mais j'ai eu une troisième fausse couche. Je me sentais mal, vraiment. Perdre un autre enfant mettait impossible. J'ai tenté plusieurs fois de lui expliquer. Mais il n'a jamais voulu savoir. Il était dans une colère incontrôlable. J'ai voulu le calmer. Tous les jours. Le résonner. Et puis, l'enfer continue.

Aujourd'hui, j'ai reçu un coup au visage. J'ai voulu me défendre mais il m'a choppé par le cou et plaqué contre le mur. Il m'a crié haut et fort que je lui devais obéissance et soumission. Ce n'est pas ma faute d'être ainsi faite, de ne pouvoir donné aucun enfant. Mais il met tout sur ma naissance. Oui, moi aussi je me répugne.

Les coups se succèdent au fur et à mesure que je lui offre soumission total. De toute façon, je n'ai plus la force pour me défendre. Je veux juste que quelqu'un m'aide. Je me sens seule. Je n'ose le dire à personne. J'aime mon mari de tout mon cœur, de tout mon être et de toute mon âme. Je ne lui en veux pas.

J'ai des ecchymoses partout. Au visage, au cou, sur les bras, à la jambe, sur la poitrine. Parfois, le sang sort de lui-même, de ma bouche ou de mes blessures.

Hier encore, il m'a violé. Peut-être qu'il essai de punir la façon dont je suis faite. J'ai peur, mais je l'aime. Je ne peux pas l'abandonner, je lui appartiens. On s'est marié pour être lié et je lui resterais fidèle jusqu'au dernier souffle.

Mais c'est bientôt la fin. J'ai mal, à chaque mouvement. Pourtant, j'ai décidé de passer le pas. Je me suis approché du téléphone et j'ai tapé le numéro SOS femme battue. Il est arrivé par derrière en me tirant les cheveux. J'ai lâché le combiné et je lui ai fait face. Plusieurs coups de poing frappent mon visage déjà faiblit. Et le dernier coup tonne. Le dernier souffle. Je l'ai. Je vais être libre. Oui, libère-moi de tes crimes.

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