LE DEUIL
Je sais que tu ne me connais pas et je ne tiens pas vraiment à me présenter. Je peux juste te dire que tu as ruiné la vie de celle que j'aime. Elle est tombée dans une forte dépression, devenant muette. Mais j'ai réussi à avoir quelques renseignements sur toi grâce à elle. Ne fais pas genre de ne pas savoir de qui je parle, tu le sais très bien. Elle est brune aux yeux marron, ses cheveux terminent en carré ainsi qu'une frange et elle a une horrible paire de lunette ronde et noir.
Je me rappelle avoir dormit avec elle. Elle était si vulnérable, triste et perdue. Je voulais d'elle mais elle n'arrêtait pas de dire qu'elle ne voulait que toi. Elle avait finit par craquer et pleurer dans mes bras. Tu l'as détruite aussi facilement. Tu étais tout pour elle et ton silence l'a meurtri.
Elle m'a très peu parlé de toi mais elle disait que tu lui étais destiné, que tu semblais être son âme-sœur. Je t'avoue qu'elle et moi avons eu une courte relation. Elle n'était pas heureuse sans toi. Elle aurait tellement aimé que ce soit toi qui lui redonne le sourire, je le voyais dans ses yeux.
Les grandes vacances sont arrivées. J'ai eu très peu de nouvelle d'elle. Elle t'attendait. Elle t'espérait. Mais tu ne répondais pas à ses messages. Elle était peut-être faible mais elle avait une très grande patiente envers toi. D'après une de mes amies, il paraît qu'elle a rêvé à plusieurs reprises de toi. Ses premiers rêves étaient joyeux. Il arrivait qu'elle t'embrassait et que tu y répondais à l'intérieur. Et petit à petit, ses rêves sont devenus cauchemars. Tu la fuyais voir l'insultais.
À la rentrée scolaire, elle n'était plus la même. Cachée sous ses cheveux, elle était tout le temps seule. C'est grâce à sa sœur et mon amie qu'elle s'est rouverte. Une part d'elle pensait encore à toi et elle ne pouvait s'en défaire.
Et puis la vérité à éclater. La raison pour laquelle tu l'as laissé tomber. Si je peux me permettre, tu es un gamin. Cette fille ne te méritait pas, certes, mais ce n'était pas une raison pour lui cacher tes sentiments, si con soit-il. Tu en aimes une autre et c'est pour cette raison que tu ne lui répondais plus ? Elle, qui souffrait en silence, toi, qui étais heureux.
As-tu au moins pensé à ce qu'elle pouvait ressentir ? T'es-tu mis à sa place pendant quelques secondes ? Elle, oui. Elle me disait que tu étais heureux, que tu ne voulais plus la voir et que tu ne culpabilisais pas. Elle disait ça parce qu'elle veut que tu sois heureux. Est-ce vraiment ce qui anime ton cœur ? Elle aurait tant aimé savoir ce que ton cœur lui cachait. Malgré ça, elle se cramponnait à toi. Peut-être trop à ton goût.
Tu aurais dû lui dire, elle aurait peut-être réussi à faire le deuil. Ton deuil. À terminer son chapitre avec ton nom écrit en titre.
Et puis, encore une fois, elle a craqué. Et là, je n'étais pas là pour la remettre debout. Elle a écrit ton nom de famille sur sa poitrine à la place du cœur. Comme pour graver le fait qu'elle te pardonne.
Elle est morte. Pour toi.