L'HEURE PESANTE
"J'ai envie de me jeter d'une fenêtre". Voilà ce que je me dis depuis tout le long. Il sait les questions à poser et des fois, je peux même les prévoir. Mais ça fait mal. Tellement mal. Il est méchant. Je veux m'enterrer sous terre et attendre. Mais je reste assise à répondre à chacune de ses questions. Je le déteste ! Je suis enfantine, d'accord, mais que ça m'aide pas dans la vie, non !
Je pourrais tout lui reprocher mais se sera sous le coup de la colère.
Ça me rappelle un texte que j'ai lu sur un blog, Il parle de quelqu'un qui va chez un psy. Le psy lui pose des questions qui lui ont fait tellement mal. Je peux m'y identifier maintenant.
Je regarde les feuilles blanches et le feutre puis lève la tête. J'ai envie de dessiner. Le mal. La tristesse. Mais je reste assise là. Je veux rentrer chez moi. Je hoche la tête à n'importe quoi. Je lui réponds "Je ne sais pas..." à la plupart des questions et lui fait part de mon envie d'être ma sœur. Je n’aurais pas dû, il m'en pose plein d'autres.
L'heure tourne. Je veux pleurer. Je suis une fleur toute fragile.
Je le regarde longuement pendant qu'il me dévisage. J'ai peur. Il me dit que je peux sortir. Il me sert la main. Il fait mal. Je sors et m'adosse contre un mur. Je respire.
Ma mère me voit et je lui fais un sourire raté.
Ça va ?
Ça va ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? Tiens, voilà ma sœur. Je regrette ce que j'ai dit. C'est sœur. Ma petite sœur. Je veux la protéger mais je lui fais plus mal qu'autre chose. J'arrive enfin à penser autre chose que la fenêtre. Je hoche la tête et me lève. Je réfléchie longuement aux questions de psy. J'ai envie de tout lâcher et de pleurer. De pleurer tout ce que j'ai. Je monte dans la voiture. La tristesse prend le dessus à la colère. Je pleure. Une minute me suffit. Je n’ai pas envie de le revoir mais si ça peut m'aider. Je veux bien me forcer. À la rentrée le psy. Ou le monstre qui fait mal.