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MAMIE... IL M'A ABUSÉ...



Ça y est, le week-end est là, je peux enfin respirer. Passer toutes ces heures à coudre ou rafistoler des habits me détruisent les yeux. Toujours les mêmes gestes, que je reproduis depuis que ma grand-mère est morte. Il y a peu en fait. J'avais décidé de reprendre son entreprise personnelle comme je le lui avais promis. Je comprends maintenant la fatigue qu'elle avait en rentrant me préparer le repas. Elle en avait du courage. Je la respecte énormément. Et jamais je n'arriverais à son niveau de couture. Tu me manques déjà, terriblement. Tu étais tout pour moi. Vraiment tout. Je te regrette.


Je ramène mes cheveux en arrière et je traverse la route. Je dois voir un ami aujourd'hui. Il m'a invité à prendre l'apéritif chez lui. Il y aura Léna, Éloïse, Kevin, Émile et J-J. Mais pour vous avouer tout, je déteste ça, voir des gens ne m'encourage pas souvent. Je suis assez timide, restreinte par mes soins à rester le plus longtemps dans l'ombre de ma machine à coudre. Ma seule vraie amie. En fait, je passe le plus clair de mon temps à lui parler. J'ai l'air folle comme ça.


Je ne suis jamais allée le voir, c'est assez stupide de la part d'une amie. Ou pas. Je suis le plan qu'il m'a donné. J'arrive dans une rue calme, tranquille. Ce qui m'inquiète beaucoup. J'ai beau ne pas aimer le monde, je perds ma sécurité toute seule. Je deviens vulnérable. Pourtant, il vit ici. Je marche plus vite pour atteindre sa maison rapidement.


Je sonne et il me fait entrer. C'est très rapide, comme s'il m'attendait déjà derrière la porte. J'entre avec hésitation. Je fais quelque pas avant de m'apercevoir qu'il n'y a personne dans le salon. Je me tourne vers lui. J'ai peur. J'essaie de ne pas le montrer.


Il s'approche de moi, je recule. Zut, j'ai montré une part de ma faiblesse. Il s'approche une nouvelle fois de moi et attrape ma mâchoire. J'essaie de le dégager mais ça me fait encore plus mal. Mon pouls s'accélère lorsqu'il me serre contre le mur. J'essaie de me contenir, de garder mon calme.


Il me pousse dans un coin et pose ses lèvres sur les miennes. S'il m'aimait, il suffisait qu'il me le dise. Je n'ai aucune issue. Si je le pouvais, je n'aurais pas la force. Il déboutonne son jean puis se recule un peu pour le baisser. Il descend son caleçon et me force à m'accroupir.


Ils ne viendront pas. Il m'a pris au piège.


Il m'oblige à le sucer. J'englobe son pénis de mes lèvres. Les larmes me tombent les unes après les autres. Je le masturbe jusqu'à ce qu'il éjacule. Je me retrouve à quatre pattes en train de vomir. Rien de bien passionnant dedans, je mange très peu. Il me relève par les cheveux et m'entraîne au salon, sur le canapé. Il me déshabille en quelques secondes. Il embrasse mes seins à plusieurs reprises. Il en rit. Il rit de ma peur. Il rit de mes angoisses. Il rit de mes faiblesses.


Là, il me pénètre. Je crise, je me débats. Je ne veux pas. Il se vide en moi. Tout. Son plaisir, son fantasme, ses petits spermatozoïdes qui doivent déjà se battre pour atteindre mon ovule.


Aujourd'hui, j'ai perdu ma virginité. J'en souffre, je saigne. Je lui donne un gros coup de poing. Quelque chose qu'il n'a pas vu venir. Le fait que je puisse être enceinte m'a donné le courage et l'espoir de m'en sortir.


Il se redresse et tente de se remboîter la mâchoire. Je l'assomme finalement avec une lampe. Je m'habille en vitesse et je pars en courant.


Il a gagné cette partie mais le tribunal, jamais. J'appelle la police. Elle arrive vite. J-J, ta vie se finira en prison.


Quant à moi, je ne savais pas encore qu'être enceinte me donnerait du chagrin et qu'il sera un mort-né, puis par la suite, que je me suiciderai avec la machine à coudre, là où elle, ma grand-mère, fut morte, noyée.

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